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Gyokushin Ryu

Au cours des siècles, les écoles d’arts martiaux ont souvent subi le sort des clans qui les ont portées, naissant et mourant au gré du temps. À la suite de la défaite militaire de l'Empire japonais face aux États-Unis, une grande partie des écoles d’arts martiaux ont disparu. De nombreuses écoles de jūjutsu ont également subi ce sort. Au cours des cinquante dernières années, grâce à la persévérance de Senseis japonais et occidentaux passionnés, certaines de ces précieuses écoles issues du passé militaire du Japon ont été retrouvées et mises en valeur. Malheureusement, certaines de ces traditions nous sont parvenues incomplètes, avec seulement un programme lacunaire transmis par un enseignant qualifié. Le Gyokushin Ryu fait partie de ses écoles dont le programme a été que partiellement transmis. Ce que nous savons et pouvons pratiquer aujourd'hui de cette discipline, nous le devons à la transmission de Mochizuki Minoru Sensei, qui en fut un élève passionné dans sa jeunesse. Le Ryu-ken dojo, affilié à la Fédération Internationale de Gyokushin Ryu Aïkido dont Washizu Sensei est le Daihyō, continue à perpétuer le désir de Mochizuki Minoru Sensei de maintenir vivante les techniques de ce fascinant vestige du passé martial japonais.


 

 

 

 

 

 

 

Ce style de jūjutsu, dont les racines remontent au début du XVIIe siècle, se caractérise par sa spécialisation dans les techniques sacrificielles (sutemi) et semi-sacrificielles (han sutemi). Selon les recherches historiques menées par la Kōryū Budō Seifukai Renmei, ce style a été fondé par Sasaki Goemon Sensei, un bushi actif dans la région de Kyūshū et de Takeda. À l'origine, comme beaucoup d'autres écoles, il comprenait non seulement le jūjutsu, dans lequel il excellait, mais aussi le kenjutsu et l'iaijutsu et semble avoir été tributaire pour sa genèse, au moins en partie, de l'école Gyokko Ryū. Le dernier représentant survivant de ce style était Ōshima Sanjuro Sensei, qui vivait près de la maison de la sœur de Mochizuki Sensei, où ce dernier avait déménagé pour vivre. Ōshima Sensei était visiblement découragé de voir disparaître tant d'anciens styles de jūjutsu, et craignait également beaucoup pour le sort de cette école dont il était le dernier dépositaire. Mochizuki Sensei, alors jeune et plein d'enthousiasme, et tempéré par la pratique énergique du Jūdō de Toku Sensei, fut très heureux d'entrer en contact avec ce style même si, en peu de temps, il se retrouva le seul "survivant" du groupe initial d'élèves. Il ne fait aucun doute que Ōshima Sensei a dû voir en ce garçon enthousiaste une chance de faire perdurer son héritage, à tel point que non seulement il ne demanda aucun frais au jeune Minoru, mais qu'il l'accueillit régulièrement chez lui pour dîner, le traitant en fait comme un uchideshi (élève interne).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La période d'apprentissage, certes intense, ne dura pas plus de six mois, car Mochizuki Sensei fut contraint de faire un nouveau déménagement, mais elle lui permit tout de même d'obtenir le shōden kirigami mokuroku, un grade comparable à quelque chose de plus qu'un shodan moderne (entre un premier et un deuxième dan). Mochizuki Minoru Sensei, dans certaines interviews, a rappelé comment, en raison de son jeune âge à l'époque, il n'avait pas pleinement compris les enseignements que Ōshima Sanjuro Sensei lui avait donnés, pris comme il l'était par l'aspect technique de l'art, plus que par ses implications intellectuelles. De son propre aveu, les paroles de son Sensei, par lesquelles il l'exhortait à transmettre le style qu'il avait appris et à ne pas le laisser mourir, ne lui sont apparues clairement qu'après avoir dépassé l'âge de cinquante ans et après avoir passé de nombreuses heures à étudier et à tester les techniques de cette école fascinante : « Le nom de notre tradition est Gyokushin-Ryu. Le nom est écrit avec des caractères qui signifient esprit sphérique. Une balle roule librement. Quel que soit le côté par lequel on la pousse, elle s'en va. C'est précisément cet esprit que le Gyokushin-Ryu cherche à inculquer à ses membres. Si vous avez fait cela, rien dans ce monde ne peut vous perturber. »

 

Histoire du Gyokushin Ryu (Extrait du livre "AIKI-JUJUTSU, the Martial Legacy of Mochizuki Minoru Sensei in the Daito Ryu Aiki-jujutsu Seifukai" de Roberto Granati)

 

 

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